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Réédition de 2004 |
Cet ouvrage est le deuxième de la collection Mémoire d’Ardèche
et Temps Présent Pays d’Ardèche. Il vient en continuité de
celui qui avait été consacré aux “Vallées de la Cévenne
ardéchoise du Nord” en 2000, continuité dans l’objet de l’étude
- les Boutières comme les Cévennes sont un pays de pente adossé au Massif
Central - ; continuité dans son esprit : dégager l’originalité des
Boutières parmi les autres pays de pente ardéchois, Cévennes bien sûr,
mais aussi Haut-Vivarais ; continuité également dans son fil directeur qui cherche à dégager
les traits originaux déterminant l’identité d’un pays.
Cet ouvrage voudrait faire connaître, comprendre et apprécier les Boutières
d’aujourd’hui à travers des contributions variées. Autour de la vallée
de l’Eyrieux et de ses pentes, depuis le pied du Mézenc jusqu’aux marges de la vallée
du Rhône, le pays des Boutières ne se laisse pas appréhender facilement. Ses habitants
très divers et en fort renouvellement, longtemps très nombreux, ont modelé cet espace
et y ont mené une existence forte et difficile pour subsister dans un pays souvent qualifié de
sévère et ingrat, où la vie était dure.
Les nombreux auteurs qui ont bien voulu s’engager dans cet ouvrage vivent très majoritairement
en Boutières et sont souvent impliqués dans les actions de développement de
ce pays. Ils apportent chacun une vision particulière des Boutières, vision dont chacun
assume l’entière responsabilité.
Ils croient tous, à leur manière, à l’avenir de ce pays qui fut à la
fois agricole et industriel et qui, aujourd’hui, est confronté à de sévères
difficultés et contraint de répondre à de nouveaux défis. Ils sont tous persuadés
que les Boutières doivent conserver leurs valeurs ancrées dans une histoire longue et agitée,
mais qu’elles doivent se renouveler.
Quelles limites retenir pour les Boutières : limites des géographes telles que définies
par Pierre Bozon, ou limites actualisées résultant de nouvelles données ? Toute
limite territoriale est relative et fluctuante. Elle s’appuie sur des données qui ne
se superposent pas exactement : les pratiques de la vie quotidienne, les caractères physionomiques
issus de la nature et de l’intervention humaine, les héritages culturels et leur poids
symbolique, l’action politique. Aujourd’hui, moins que jamais, avec les facilités
de déplacement, avec les techniques de communication, les limites, surtout les limites administratives,
n’ont de sens bien assuré. Les réseaux que constituent les acteurs de la société -
autour particulièrement des filières de l’économie et des services dont
ils ont besoin - en viennent même à mettre en question la pertinence des territoires
si l’on considère ceux-ci comme des morceaux de la surface de la terre bien déterminés.
L’inscription des individus et de leurs activités sur le support terrestre n’est
plus continue comme par le passé et varie d’un individu à l’autre. Par
ailleurs les lignes de séparation entre les entités territoriales existantes sont
de plus en plus considérées comme des interfaces, c’est-à-dire des lieux
propices aux rencontres, aux échanges, et non comme des barrières. On pourrait encore
dire que leur matérialité se replie sur le “juridique”. L’interterritorialité devient
un thème clé de la réflexion en sciences sociales et de ses applications politiques à divers échelons,
de l’intercommunal à l’international.
Nous avons choisi un territoire des Boutières fondé sur la vie actuelle et sur les relations
qu’elle met en œuvre. “Nos” Boutières comprennent donc, d’une part,
les trois cantons de l’amont du bassin de l’Eyrieux, Le Cheylard, Saint-Martin-de-Valamas
et Saint-Pierreville, d’autre part, le goulet aval de liaison des cantons précédents
avec la vallée du Rhône, avec les communes suivantes : en fond de vallée de l’Eyrieux,
Les Ollières, Dunière et Saint-Fortunat, sur les versants de la vallée : Saint-Maurice-en-Chalencon
et Saint-Michel-de-Chabrillanoux, Pranles et Saint-Vincent-de-Durfort. Saint-Laurent-du-Pape qui nous
paraît plus relever de l’entité vallée du Rhône n’a pas été prise
en compte.
Ainsi constituées, les Boutières comprennent des centres : Le Cheylard, Saint-Martin-de-Valamas
et Saint-Sauveur-de-Montagut plus que Saint-Pierreville, engagés vers l’amont du bassin
de l’Eyrieux (aucun cependant n’est à plus de 550 mètres d’altitude),
et une demi-ceinture de villages assurant le contact avec diverses régions du pourtour : la “Montagne” à l’ouest,
le plateau de Vernoux au nord-est et la région privadoise au sud-est. Différents auteurs
ont cependant fait valoir d’autres territoires qui réalisent chacun, à leurs yeux,
une meilleure unité de leur domaine d’étude.
Nous avons présenté les Boutières sous deux angles.
Une première partie s’attache à faire connaître ce pays, son identité, ses milieux, ses hommes et ses activités. La dimension historique y est présente, mais aussi la situation actuelle. Si, parfois, une impression de nostalgie peut apparaître avec la description d’activités en difficulté, voire quasiment disparues, nous voudrions faire saisir toutes les potentialités économiques des Boutières. Nous avons au moins deux regrets, celui de ne pas avoir abordé suffisamment la dimension culturelle du pays et celui de ne pas avoir traité les questions liées à l’eau et aux rivières, patrimoine majeur des Boutières.
Une deuxième partie s’attache à des territoires particuliers : les uns présentent des communes avec la volonté de mettre en lumière la diversité des Boutières, les autres portent sur des groupes de communes comme celui de la région du Cheylard et sur des actions intercommunales à travers les communautés de communes, le contrat global de développement (CGD) et le parc naturel régional (PNR). La contribution du Dr. Chabal sur Le Cheylard et les Boutières a été positionnée en charnière de ces deux échelons d’action territoriale. D’autre part, deux articles thématiques que l’on pouvait attendre en première partie de l’ouvrage : celui d’Henri Guibourdenche sur “L’industrie de la région du Cheylard” et celui de Béatrice Frasson-Marin sur “Un espace qui s’ouvre au tourisme” ont été placés dans cette deuxième partie. Ils sont, en effet, complémentaires l’un de celui du Dr. Chabal, l’autre de celui de Rachel Beltrami sur le CGD.
Ouvrage en 21x29,7 abondamment illustré, 220 pages.